simon henocq | we use cookies @ citizen jazz (fr)

Deux ans après un duo au côté de Philippe Foch, l’électronicien Simon Henocq revient cette fois-ci en solo. Solitaire certes, mais habité, il continue son exploration du son à partir d’un matériau brut fait d’une multitude de bruits blancs aux éclats industriels. On est en effet ici dans la matrice de l’électronique où rien n’est foncièrement aimable ni même sensuel, sorte de dérèglement primitif qui agace l’oreille autant qu’il la captive.

Avec un savoir-faire notable, Henocq en effet joue des superpositions de trames. Il les empile, les fait glisser ou se contorsionner les unes sur/sous les autres avec le souci de construire d’une autre manière un narratif dégagé des codes conventionnels. Ici, le débord est la règle, et de cette outrance naît une tension crue qui jaillit dans l’instabilité du moment où l’oreille cherche à trouver des repères qui s’effondrent irrémédiablement.

L’acceptation de cet univers âpre et en mouvement permanent est la condition première pour apprécier cette musique qui se livre. Nous plongeant dans un monde froid mais généreux dans ses excès, elle donne à entendre une proposition inouïe (dans le sens premier du terme, même s’il est vrai qu’on pense à la musique de Merzbow), en tous les cas personnelle et, par bien des côtés, captivante.

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