sebseb2 | oui @ TF1 (fr)
Le Manifeste Dada 1918 est un texte de Tristan Tzara. C'est l'un des manifestes majeurs du mouvement Dada, avec le manifeste DaDa de 1916, écrit par Hugo Ball et le Dadaistisches Manifest de Richard Huelsenbeck prononcé quelques mois auparavant la même année. Parmi les très nombreux manifestes dadaïstes, il est le plus élaboré, le plus célèbre et le plus commenté.
Il a été lu par son auteur le 23 juillet 1918 au cours d’un spectacle au Zuntfhaus in der Meise à Zurich, faisant alors de Tzara le porte-parole du mouvement, puis publié en décembre de la même année dans le troisième numéro de la revue DADA. Il est également repris, dans une version remaniée, parmi les Sept Manifestes Dada parus en 1924 chez l'éditeur Jean Budry.
Ce manifeste marque la rupture de Dada avec les différentes écoles d'avant-garde sur lesquelles il s’était jusque-là appuyé, et le tournant révolutionnaire du mouvement. Dans un contexte où la Grande Guerre et ses atrocités provoquent une crise des valeurs, Tzara refuse tout sens, toute logique, tout esprit de système, et affiche une volonté de destruction de toutes les valeurs en cours, de toutes les institutions, et l'art lui apparait comme faisant partie de ces institutions à rejeter en bloc. Contre elles, il exalte la « spontanéité dadaïste » et « la vie ». Le polémiste est conscient des contradictions dans lesquelles le nihilisme destructeur dont on pourrait l'accuser l'enferme. Mettant en spectacle son caractère auto-contradictoire avec humour, le manifeste unit alors affirmation et négation, exalte la vie et l'art émancipé, comme des forces qui embrassent les contradictions. Il se présente autant comme un discours que comme un texte poétique.