ok | wet @ benzine mag (fr)

A l’écoute d’OK, on vit une sensation double : d’un côté la certitude de tomber sur un trio maniant tous les arcanes de la bonne mélodie pop-rock ; de l’autre le sentiment tenace et troublant d’avoir une vision décalée de ce qui semble couler de source. Il faut dire que le trio comporte 2 batteurs, le troisième larron étant dévolu au chant et à la guitare. La rythmique chaotique parfois bruitiste serait-elle la seule raison de ce trouble ? Pas si sûr car si cette jdouble batterie donne la marque de fabrique du groupe, OK choisît d’autres voies d’arrangements parasites par rapport à l’évidence des mélodies. Comme ce son de cornemuse persistant sur l’ouverture de l’EP, un Wet à l’énergie par ailleurs revigorante. Comme ces structures hachées qui font passer sans transition de la pastoralité folk d’un Nick Drake à un rock concassé aux accents industriels (Hollywood, Your Third Strike). Même le plus classic rock To Know (Pearl Jam n’est pas loin) a ce je ne-sais quoi de folie pour devenir d’un coup hautement fréquentable. La voix même de Guillaume Magne, laissant poindre volontiers ses propres fêlures, participe à l’ambivalence du disque. Deuxième EP du trio et deuxième claque ; en 2012, le rock peut encore se montrer inventif. (4.0) Denis Zorgniotti

Carton records / Mars 2012

reviewSeb Brunfrance, ok, wet