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seb radix | 1977 : cd @ razorcake

For whatever reason, the name “Seb Radix” and the title 1977 had me thinking that this might be a document of some long-lost Belgian punk band—maybe I was thinking of Raxola or someone—but it’s actually the name of a contemporary French singer. Do make note. In any event, the album starts with a twenty-second instrumental that sounds like the intro riff to “Pretty Please Me” by the Quick, then tends to bounce around a bit stylistically, like a home-recorded Jazz Butcher with a punkish edge. M. Radix sings some songs in English and others en Francais—between the stylistic shifts (which, to be clear, aren’t Hootenanny level or anything like that) and the back-and-forth between English/French, I find it a little hard for this record to gain the necessary brain traction to really get into it. I think he’s at his best when he sounds like a mildly punkier Jags (“People”), but on the whole this album struggled to hold my attention despite the fact that I don’t dislike any of it. I do hold out hope that the elusive pulsebeat of this album becomes more apparent with repeated listenings, but for now I think this crepe needs a little more Nutella®.BEST SONG “People.” BEST SONG TITLE: “Mind the Bomb.” FANTASTIC AMAZING TRIVIA FACT: This is the first record I’ve ever seen with a “remerciements” list. –Rev. Nørb (Self-released)

Seb Brunseb radix
seb radix | the darbi sex ep : 12" ep @ razorcake

Four majestically crafted and diverse-sounding French pop songs from this eccentric Lyon punk. The two songs on the A Side are both in English and offer up a potent amount of bounce with direct lyrical themes that most every punkperson with a heart can relate to. Side B est dans français and kicks off with some gritty, heavy, Seger-style (Bob, not Pete) rocking, before culminating the EP with a serenading and elegantly executed ballad. As usual from Seb, you get a final product that’s not only rich on creativity, but masterfully carried out. And you gotta respect the brutal honesty in a line like: “I’ve loved a lot of bands, musicians, singers, songwriters. Some that I’ve met, some I’ve met and regret

Seb Brunseb radix
seb radix @ des cendres à la cave (fr)

C’est quoi ce bordel ? C’est quoi ce disque ? C’est quoi ce titre ? Et ces invités ? Andy Kerr (oui oui, celui d’Infamous Scientists ou Nomeansno entre autres), Mike Watt (idem, LE Mike Watt) ou John No (même chose : Triclops ! ou Street Eaters par exemple) ? C’est quoi cette musique ? De prime abord, 1977 entraîne un milliard de questions. Et après de multiples écoutes, il n’apporte aucune réponse.
Il passe systématiquement du coq à l’âne, n’investit aucun pré carré stylistique dans lequel il resterait bloqué, prend un malin plaisir à sonner comme du Bowie ou du Sly & The Family Stone ou du Nino Ferrer ou du Pierre Vassiliu ou n’importe qui d’autre et la liste est bien sûr bien loin d’être exhaustive. Il mélange les langues mais quand il n’est pas chanté en français, c’est un anglophone qui s’occupe du micro. C’est aussi un siffleur professionnel qui s’occupe des sifflements (le frère de Seb Radix, sur Le Chant Des Perdrix). Un batteur qui tient la batterie (et pas des moindres, c’est Oli [Malaïse, Death To Pigs ou Zone infinie] qui secoue les baguettes sur beaucoup de morceaux). Un saxophoniste (Cyril Darmedru de Grand Bario ou Miss Goulash entre autres) pour le saxophone (et le shakuhachi, flûte japonaise d’origine chinoise à cinq trous). Bref, quand Seb n’a pas l’impression de maîtriser ce qu’il joue ou chante, c’est quelqu’un d’autre qui maîtrise mieux que lui qui prend sa place.
Du coup, il s’occupe de la basse et de la guitare et du chant. Et de l’écriture des morceaux.
Et ça, oui, clairement, il maîtrise.

C’est qu’il en faut de la maîtrise pour balancer des solos tels que ceux qu’il balance dans SMS, M&M’s & MST ou Police Milice par exemple. Il en faut également pour multiplier les grands écarts temporels et mettre un pied dans les ’70s tout en sonnant contemporain, pour sonner folk puis funk puis pop puis punk puis expé l’instant d’après ou comme Bobby Conn un peu plus tard (et un peu tout le temps aussi, c’est assez inexplicable). Il en faut encore pour faire rimer « calva » avec « calvitie » (sur Aire d’Autoroute Vide) par exemple, ou expliquer qu’ « on ira se promener/on ira avec la CGT » et que « Tu vas pas perdre un œil/Tu vas pas te noyer » . C’est sans doute très ironique mais murmuré avec une telle conviction qu’on se demande en permanence si tout cela ne serait pas à prendre au premier degré. Bref Seb maîtrise et ce qu’il ne maîtrise pas, ses Rhââ Dicks le maîtrisent pour lui.

Avec tout ça, l’album passe très vite et multiplie les points d’orgue qu’on n’avait pas vus venir : les courts interludes comme Baby Fight et Mind The Bomb (trente-cinq secondes pas plus durant lesquelles Seb Radix rencontre Oli) bataillent avec des morceaux plus longs où Radix Seb change de peau et décrit sa vie par le menu (se grimant même en Sardou sur Voyage par exemple sans paraître ridicule ou agaçant, avec un texte hyper malin et très vrai en sus) et d’autres encore où il explore ses goûts musicaux que l’on sait larges eu égard au pedigree du bonhomme qu’un article multipliant les signes au-delà du raisonnable ne suffirait de toute façon pas à résumer (Ashtray chanté par Mike Watt sonne par exemple comme du Outkast ; La Mémoire Sélective, chanté par lui-même, comme du Heavenly et ainsi de suite).
C’est à la fois iconoclaste et très sérieux, léger et extrêmement maîtrisé, rempli de poil à gratter mais vraiment touchant, toujours hyper bien fait et ça donne plus d’une fois l’impression d’entendre la psyché de Seb Radix ou d’être complètement immergé dans son cerveau. On se sent oiseau avec lui, on se sent guitar hero, on se sent punk, on se sent tout ce qu’il peut se sentir lui-même et on endosse ses divers costumes qui, in fine, le définissent (probablement) complètement.

En plus, tout ça sonne parfaitement et donne l’impression de débarquer d’une faille temporelle qui nous ramènerait aux ’70s en général et à 1977 plus particulièrement (Bruno Germain à la captation qui s’est aussi occupé de programmer quelques patterns de batterie électronique sur quelques morceaux). Il est donc très difficile de rester de marbre devant cette collection de chansons à tomber qui permet à Seb & The Rhââ Dicks d’accéder au statut tant recherché de meilleur groupe solo de tous les temps de l’année 1977 de 2023 et de l’univers tout entier de l’Internationale noise de Lyon.

Seb Brunseb radix
seb radix | 1977 @ muzzart (fr)

C’est d’la Musique Rasoire -mais géniale-, à écouter depuis ta Table Basse jonchée de Records -donc proche-, Coolax comme c’est pas permis. C’est Seb Radix, de Lyon, qui conçoit quatorze titres où lo-fi, énergie punky débraillée, pop de travers et mélodies sensibles se tirent la bourre, sous le joug de guests de renom. On entend par exemple, sur ce 1977, Andy Kerr de Nomeansno, Mike Watt des Minutemen ou encore John No de Triclops. Et encore, je résume. Toujours est-il que Jack Sharp, en 20 sec’ chrono, instaure une trame vive, poppy mais appuyée, qu’on aurait aimé plus longue. Qu’à cela ne tienne, SMS (feat. Andy Kerr) dégaine un fatras noisy/country aux ritournelles aussi soignées qu’écorchées de par leur enrobage. Concluant, et on est encore loin du compte. La Memoire Sélective, chanson in French vaguement yéyé, fait mouche à son tour. Le registre est large, bien serti, instrumentalement ouvert. On s’en réjouit. Baby Fight, riffeur, destroy, balourde une demi-minute en rut. Puis Cactus Fleuri, entre textes bellots et ruades nerveuses, soudaines alors que le reste se veut sage, persuade autant. Il crie, mais reste beau. On est preneur, comme tu le seras.

Voyage, retenu, où les rimes amusent et disent des choses vraies, en remet une lampée. 1977, c’est une valeureuse galette. La fin du titre s’emporte, puis rideau. Alors Ashtray (feat. Mike Watt), stylé et soutenu, dépose une autre perle. A chaque balise, de toute manière, on s’attarde avec un enthousiasme non feint. Le band joue bien, sincère, sans esbrouffe aucune. People (feat. John No), cuivré et acéré, twiste dans le rude. Merveilleux. C’est indé, ami d’écoute. Indé et puis c’est tout et c’est déjà beaucoup. Le Chant Des Perdrix, de plaine, sème fleurs folk et sifflotements légers. Il est, comme les autres, décoré avec panache. Superbe. M&M’s, tirée punk minimale, crédite le Rhodanien. Une fois de plus. Mind The Bomb suit, dans la vigueur itou, en rafales jusqu’à pas même 40 secondes. Et ça suffit.

Dans la foulée Aire D’Autoroute Vide, dénudé, bluesy, brille la vie. Damned, ce 1977 est un sans-fautes! Pince A Linge, en 1’11, y glisse de la lo-fi teintée à la no-wave. A la conclusion échoit Police Milice, où un sifflet tranquillou s’invite. Posée mais expressive, puis plus éraillée, voilà une chanson terminale qui tout en se faisant apprécier, grandement, met fin à une série de haut vol. Une rondelle faite maison, à la Radix évidemment mais avec des convives de premier ordre, porteuse de compositions au potentiel très largement au dessus de la moyenne.