tatiana paris | thalle @ muzzart (fr)

C’est après un premier album solo, paru sur Carton Records en décembre 2022 et suivi de plus de 40 concerts, que Tatiana Paris l’expérimentatrice, plurielle (résumer son parcours exigerait un second article), offre, le mot est choisi, ce thalle dont le nom évoque un végétal sans racines, ni feuilles : des lichens, des algues. L’ enfance nomade de Tatiana influence de manière sûre le rendu, minimal, bruitiste comme intime, prenant dès ce intro aquatique, exotique ou pas loin, fragilement cuivré et donc les voix flottent. Superbe. t h a l l e l, ensuite, développe un drone de clarté diaphane. Serein, proche de l’immuable. hibbon, éthéré, étend une chape grisée aux excès tout en bruits inédits. Le climat, la variabilité de l’effort le subliment. pagaille, où l’inventivité sonore se met à nouveau en exergue, tintinnabule et se craquèle. canine, à la pureté d’eau de roche, cristallin, greffe voix douce et jeu subtil.

avril, en ce mois de novembre, sème un ombrage automnal. Et là aussi, une fois de plus, immersif si l’on s’y penche. Les ruptures, à peine décelables, donnent du relief. t h a l l e ll, obscur, s’étire sans mue réelle. De ce fait l’atmosphère s’implante, capturant l’auditoire. grand duc, de ses belles sonorités un tantinet fissurées, libres et voyageuses, maintient celui-ci dans une écoute quasiment méditative, livré à l’errance porteuse de ce t h a l l e. salluit, ultime phase aux tons narratifs saisissants, émaillée de notes en fatras grinçant, venant clore un disque exigeant et passionnant.